Difficile de résumer en quelques lignes l’histoire longue et passionnée du domaine; elle pourrait s’intituler : « Il était une fois Château Margaux ».
Connu dès le XIIème siècle, il s’appelle alors « la Mothe de Margaux » et ne possède pas encore de vignes. L’ancien nom du domaine n’est pas un hasard ; dans un pays plat comme le Médoc, la moindre « motte » se distingue aisément et les plus grands vins sont toujours produits sur les terres dont la pente assure un bon drainage.
À la fin du XVIIème siècle, Château Margaux occupe 265 hectares, surface dont il ne s’écartera plus ; un tiers du domaine est consacré à la vigne, comme c’est le cas encore aujourd’hui.
L’Angleterre et la Hollande boivent du « claret », ce vin encore assez pâle et qui ne vieillit pas bien. Château Margaux devient un haut lieu de l’art de faire du vin et la hiérarchie entre les différents crus de Bordeaux se dessine déjà.
Le Château Margaux est né.
PAVILLON ROUGE :
Vendu sous le nom de « Château Margaux 2ème vin », il a pris son nom définitif de Pavillon Rouge du Château Margaux en 1908
Depuis quelques années, un tiers de la récolte part dans le premier vin, à peine 30% dans le Pavillon Rouge
La qualité du Pavillon Rouge s’est beaucoup rapprochée de celle du premier vin car les parcelles qui le composent participaient toutes, il n’y a pas si longtemps, à l’assemblage du Château Margaux. Bien sûr, il n’a pas la même complexité, la même profondeur, la même « magie » mais les arômes sont proches et l’équilibre en bouche procède du même subtil dosage de puissance et de douceur. Il est en général prêt à boire un peu plus tôt tout en ayant un excellent potentiel de vieillissement largement au-delà de 30 ou 40 ans.
L’assemblage du Pavillon Rouge 2019 reste toujours majoritairement composé de cabernet sauvignon (76%). La part du merlot reste constante par rapport au millésime précédent (19%). Le cabernet franc (2%) et le petit verdot (3%) complètent l’assemblage du Pavillon Rouge 2019.
Le vin présente un équilibre en bouche remarquable, une rondeur et une structure tannique suave.
Ce vin aurait probablement fait partie intégrante de l’assemblage des grands vins il y a 20 ans.
Le travail à la vigne ou dans les chais est scrupuleusement le même pour les lots qui feront le Pavillon Rouge que pour ceux qui feront le grand vin.
Sans doute retrouve-t-on ainsi le même style dans ces deux vins et quelques arômes communs ; il ne manque parfois qu’un détail, presque indéfinissable, pour qu’un lot ne soit pas intégré dans la composition du grand vin.